Pourquoi l'opération "enthousiasme orthographique" ?
"Sacrée" orthographe française !
L’orthographe française est-elle compliquée ? Oui, François 1er l’a faite concevoir par des scribes peu cartésiens et peu logiques ! Oui, elle fait appel à la mémoire plus qu’à l’intelligence ! Oui, les chercheurs la nomment "orthographe opaque" plutôt "qu’orthographe transparente" ! Oui, Voltaire a milité pour que l’on écrive filosofie et certains, très en colère, déclare ‘’notre orthographe est la plus imbécile du monde’’ (Paul Valery). Oui, deux enfants sur cinq quittent le CM2 sans la maitriser (en 1987, les élèves de CM2 étaient 26% à faire plus de 15 fautes dans une dictée type de 10 lignes, en 2015 ils étaient plus de 57%, et en 2020 ?)

Voilà pour le constat !

Alors que fait-on ? On se lamente, on geint, on abandonne ? Mais est-ce bien utile pour aider les enfants dans leur apprentissage ?
Parlant d’apprentissage, Montaigne proposait l’image, d’une montagne à gravir. Son ascension est difficile, mais grâce à de bons outils et un bon guide (l’enseignant) cela peut devenir passionnant. D’où notre idée : et si l’orthographe était une sorte de montagne abrupte que l’élève grimpait dans le cadre d’une aventure enthousiasmante !
Toute l'équipe : Michipie, Pop, Calli et Oscar

L'école en France, quelle chance !
Michipie, l'école en France, quelle chance !
Avant d’entrer dans le vif du sujet, notre envie est de communiquer notre état d’esprit et de commencer notre propos par un constat positif. L’Etat français via l’Education Nationale, nous permet pendant 15 ans, de la maternelle au lycée, d’aller gratuitement à l’école et d’être accueilli par des enseignants qui ont la mission de guider nos apprentissages et d’enrichir notre savoir. N’est-elle pas belle cette réalité ? Certes, ce n’est pas parfait, oui il y a des progrès à réaliser, mais notre école est un bel outil, une grande chance, c’est un privilège qui manque à beaucoup d’autres dans le monde ! Ceci étant dit, enthousiasme et positivisme ne signifiant pas forcément efficacité, alors parlons concret, parlons orthographe française.
Aventure orthographique enthousiasmante, l'idée est généreuse ! Oui, mais comment ?
Pour réussir cette ascension difficile, il faut à notre avis deux ingrédients. De bons guides de haute montagne (pour l’orthographe, on les nomme enseignants) et des outils bien conçus. Il en existe déjà beaucoup, mais nous avons une nouvelle proposition à vous faire...

Et si la BD, si le 9ème art, associé à trois autres, le chant, le théâtre et l’art plastique (car plusieurs résultats neuroscientifiques le justifient) se mettait au service de l’apprentissage de l’orthographe ? Et si l’art se mettait au service du code alphabétique pour aider les enfants à aborder l’écriture comme une aventure ? Ajouter à cette idée les résultats passionnants que nous offrent les avancées pédagogiques et neuroscientifiques, et peut-être alors que (si, si, ne riez pas !) ; apprendre l’orthographe dans le plaisir deviendra possible pour un plus grand nombre d’enfants (et d’adultes !)…

Notre comité de pilotage, composé d’enseignants, d'inspecteurs de l'Education Nationale, d’éducateurs périscolaires, d'orthophonistes, de parents, de graphistes, d'auteurs, d’artistes, de libraires et de bibliothécaires, est convaincu qu’il est possible d’inventer quelque chose de nouveau pour aider ‘’celui qui écrit’’ : le scripteur. Voici nos constats, notre état d’esprit et les premiers ingrédients de notre démarche…

État des lieux : une orthographe mal conçue qui engendre pour beaucoup de la difficulté, pour certains de la souffrance
Il est écrit dans notre introduction que deux élèves sur cinq quittent le CM2 sans maitriser les fondamentaux de l’écriture. Attention cela ne signifie pas que les 3 autres la maitrisent, bien au contraire. 78 % des français déclarent faire des fautes d'orthographe. Pour comprendre on vous invite à lire ‘’Zéro faute. L’orthographe, une passion française’’ de François de Closets. Il présente (entre autre) le cas Suisse, pays où l’on parle soit le français, soit l’allemand, soit l’italien. A la fin de notre équivalent CM2, il est proposé aux jeunes suisses une dictée commune, mais chacun dans leur langue. Combien seront ceux qui feront moins de 4 fautes ? 80 % des élèves italiens, 36 % des allemands et seulement 10 % des français. Oui, le résultat est pitoyable, seulement 10% des élèves maitrisent l’orthographe française. La raison est simple : l’italien dispose d’une orthographe dite transparente, c’est-à-dire que chaque phonème (chaque son) que l’on entend se transcrit par un graphème que l’on écrit. Dans la langue italienne il existe 29 phonèmes transcriptibles en 36 graphèmes (donc peu de chance de se tromper). Maintenant tenez-vous bien, dans la langue française il existe 37 phonèmes transcriptibles en plus de 151 graphèmes (les experts parlent ainsi d’orthographe opaque).

Calli, la loterie: enfant, quelle sera ta relation à l'orthographeLorsque j’entends par exemple, le phonème [s] de soucis, pour le transcrire en graphème, c’est la roulette de la chance ; j’ai le choix entre s, ss, c, ç, sc, x, t, ls, sth ou pour le phonème [ɛ̃] de matin le petit français dispose de in, im, inct, ain, aim, en, ein, hin, yn, ym. Un vrai casse-tête ! Et l’intelligence et l’analyse de l’enfant ne servent pas à grand-chose, seule sa mémoire compte. Et là encore, c’est la loterie ! Certains auront la chance de disposer d’une mémoire photographique puissante et ils seront bons en orthographe (excellent n’existant pas car même les champions du monde de la discipline font des fautes), d’autres en travaillant leur mémoire seront ‘’moyens’’. Pour tous les autres, il faudra besogner, passer du temps à mémoriser les lettres muettes et les exceptions de la règle.

Et au bout de la chaine il y a les 5 % d’enfants déclarés ‘’dys’’ (dyslexique, dysorthographique, dysgraphique…) dont le cerveau du décodage orthographique fonctionne différemment (dont 1,5 % le sont gravement). Pour beaucoup, l’orthographe va devenir une souffrance, un enfer et une exclusion (il faut lire ‘’la revanche des nuls en orthographe’’ et comprendre l’expérience d’Anne Marie Gaignard à ce sujet pour mesurer les dégâts de l’orthographe dans la vie de milliers de personnes). Mais la bonne nouvelle serait que les vrais dyslexiques, ceux qui ont une malformation de leurs circuits neuronaux (pour simplifier) ne sont pas aussi nombreux qu’on laisse le croire. Que le problème principal serait la dysorthographie et non la dyslexie. Le dysorthographique est celui qui a mal acquis l’orthographe. Il n’a pas un problème de mauvaise constitution de son cerveau mais celui d’un apprentissage raté. Ses fondations orthographiques sont mal construites. Un peu comme les fondations d’une maison qui ne sont pas assez solides. On construit les murs mais la maison s’écroule car les fondations sont mauvaises. C’est la même chose pour le dysorthographique, l’écriture ne peut pas se construire et se stabiliser car les fondations ne sont pas assez solides. Pourtant, et c’est une bonne nouvelle, bâtir des fondations orthographiques n’est pas si compliqué (en une vingtaine d’heure les spécialistes de l’orthographe tel que Marie Gaignard vous les fond acquérir ou réacquérir). D’où cette question : comment réussir le challenge orthographique français, comment faire pour qu’un maximum d’enfants acquièrent les fondements de notre écriture, comment donner l’envie à l’apprenant scripteur, comment rendre cet apprentissage efficace…
Un enfant essaie de comprendre comment s’écrit foie, pardon foi… ou peut être fois ????
Pour répondre à la problématique de l’acquisition de l’orthographe nous avons créé plusieurs innovations et concepts :
  • Pour la maison : 3 collections de bandes dessinées que vous pouvez découvrir sur ce site internet.
  • Pour l’école : trois innovations pédagogiques et des activités de théâtre, de chant et de jeux. À découvrir sur le site www.enthousiasme-orthographique.com
Le détail de chaque principe basé sur des études en sciences cognitives et neurosciences ainsi que les résultats des tests sont présentés sur le site www.enthousiasme-orthographique.com.
Une démarche d'innovation
Après 3 années d’enquête et d’état de l’art voilà lancée notre proposition ‘’d’opération enthousiasme orthographique’’. Pour l’imaginer et la conceptualiser, nous avons écouté et observé ceux qui détiennent une clé de la réussite de l’apprentissage de l’orthographe : l’enfant (beaucoup), l’enseignant (beaucoup), le parent (un peu) et tous ceux qui ont cherché, expérimenté, transmis. Citons quelques personnes remarquables qui ont nourri notre projet et nos choix : Stanislas Dehaene, Liliane Sprenger-Charolles, Michel Fayol, Sébastien Pacton, Nina Catach (la statisticienne des phonèmes-graphèmes), François de Closets (Zéro faute), Anne-Marie Gaignard, Marie Renée Rollet (Potentialis), la grande visionnaire Maria Montessori, sa brillante disciple Céline Alvarez, plusieurs auteurs des éditions CANOPE, des éditions Retz et des Cahiers Pédagogiques, l’esprit du Projet Voltaire, la grande étude ‘’lire et écrire’’ dirigé par Roland Goigoux... Nous avons intégré, compilé, amalgamé de notre mieux, leurs explications, leurs découvertes et leurs expériences. Nous y avons ajouté notre créativité et notre capacité d’innovation*, afin de créer des outils enthousiasmants et pragmatiques d’aide à la réussite de l’orthographe française !

Notre satisfaction actuelle est d’avoir bâti un projet qui ‘’tient la route’’, qui a du sens et qui plait à chaque nouvelle personne qui le découvre. Nous sommes conscients qu’il y a encore des détails et des concepts à préciser et à inventer. Nous espérons que d’autres personnes épatantes, que nous n’avons pas encore identifiées (enseignants, chercheurs, didacticiens ou passionnés divers…), apporteront un œil critique et positif pour enrichir ce projet.
Toute l'équipe
de l'opération enthousiasme orthographique
(* l’innovation ce n’est pas seulement ‘’avoir une bonne idée’’ ou ‘’être créatif’ mais la maîtrise d’un processus complexe : identifier une problématique, collecter et analyser les connaissances provenant de divers ‘’milieux’’ employant divers langages (chercheurs dans différents domaines, auteurs, expérimentateurs du ‘’terrain’’…). Générer des idées et des hypothèses, en extraire des concepts, inventer des outils, disposer d’un modèle économique et le plus dur, déployer, faire connaitre et donner envie, au plus grand nombre, d’adopter la nouvelle innovation. Oui l’innovation n’est pas aussi simple que ça en a l’air !)